lundi 25 août 2014
Le FOOTBALL ... Le BAL DES FOUS...
QUEL MONDE DEMAIN???
Albert Ebossé, JOUEUR de football est mort, ASSASSINÉ par un "SUPPORTER" qui lui a lancé une pierre...
1- LE FOOTBALL EST-IL ENCORE UN JEU?
Je ne pense pas: Il génère autant de passion que les religions. Un footballeur en réussite sportive bénéficie d'une aura phénoménale, qui a poussé plus d'un à se battre, au sens propre du terme, pour prouver que X mérite mieux le ballon d'or que Y... Pour information, ALBERT EBOSSE était adulé, meilleur buteur du Championnat Algérien, buteur une dernière fois, lors de ce match où il a commis la faute mortelle de ne pas en avoir mis un de plus...
La douleur d'une défaite au football a plus d'une fois causé des pertes en vies humaines, des émeutes et des destructions de biens publiques et privés...
2- LE FOOTBALL EST-IL ENCORE UTILE?
A cette question, étant moi-même un mordu de football, je répondrai OUI...
MAIS: un footballeur très moyen gagne mieux sa vie que la majorité des médecins les plus expérimentés. La FIFA a (certainement) une puissance financière plus forte, sinon au moins égale à celle de l'ONU. La FIFA peu (financièrement) bannir, sinon réduire considérablement la famine dans le monde... La FIFA (et sa fille la CAF en Afrique), la NBA, la NHL et les autres ligues sportives peuvent, sans cesser d'exister, impacter positivement le monde, si elles s'y mettent...
Moi j’attends encore la réaction de nos chères idoles sportives dans l’effort collectif contre les calamités. Si j'en faisais parti, j'aurais certainement créé "SPORTIFS SANS FRONTIÈRES" et aurais contribué en argent et en effort de communication, à la lutte contre EBOLA en Afrique, aux cotés des BÉNÉVOLES qui risquent leurs vies là où très peu de médecins se souviendraient du SERMENT D'HIPPOCRATE pour nous servir le SERMON HYPOCRITE...
Bref, c'est la peine dans le clavier et l'âme en berne que je vous le redis:
ALBERT EBOSSE JOUEUR de football est mort, ASSASSINÉ par un "SUPPORTER" qui lui a lancé une pierre...
Ba COULIBALY,
MANDELA Washington Fellow, COTE D'IVOIRE
mercredi 10 mars 2010
LE GNAGUA
LE GNAGUA
Quand un môgô chauffe ton cœur,
Rappelle toi que dindin-man n’a pas luck
Créé un discours pour le distraire
Et magua le dans son visage.
C’est dans gnagua on montre qui met loi au secteur
Si ya des môgô soiyés qui veulent séparer, tu les bloques
C’est dans maniérage on commence le bras de fer
Il faut lui montrer que c’est toi qui a plus la rage.
D’abord, frappe les jeux de jambes pour enjayer les pehi sœurs
Dans gnagua on supporte toujours le gars le plus choc
Après tu le pythons avant de le sagba pour le jeter à terre
Maintenant tu te pô sur lui pour lui montrer que vous n’avez pas même age.
Mais pardon faut sciencer car c’est juste pour lui faire peur
Tu dames sur lui quant tu vois que les môgôs se moquent
Mais si il décravate un kprass ou une machette en l’air
Faut fraya ! Si gbangban est trop va te gbré au village.
Ba Coulibaly
Quand un môgô chauffe ton cœur,
Rappelle toi que dindin-man n’a pas luck
Créé un discours pour le distraire
Et magua le dans son visage.
C’est dans gnagua on montre qui met loi au secteur
Si ya des môgô soiyés qui veulent séparer, tu les bloques
C’est dans maniérage on commence le bras de fer
Il faut lui montrer que c’est toi qui a plus la rage.
D’abord, frappe les jeux de jambes pour enjayer les pehi sœurs
Dans gnagua on supporte toujours le gars le plus choc
Après tu le pythons avant de le sagba pour le jeter à terre
Maintenant tu te pô sur lui pour lui montrer que vous n’avez pas même age.
Mais pardon faut sciencer car c’est juste pour lui faire peur
Tu dames sur lui quant tu vois que les môgôs se moquent
Mais si il décravate un kprass ou une machette en l’air
Faut fraya ! Si gbangban est trop va te gbré au village.
Ba Coulibaly
LES CHIEURS
LES CHIEURS
Vous qui chiez là, chiez seulement !
Dehors, ça tire sur les enfants des gens
Ya pas l’eau, ya pas courant.
Dans galère ya pas papa, ya pas maman
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chier là, continuez de chier !
Vous avez chié jusqu’à on peut pas ramasser
Ya des gens qui dorment sans manger
Kohoko va vous tuer.
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chier là, chiez en même temps deh !
Pays là, tu étais où quant on construisait
Un jour toi aussi tu marchais
Nous on donne pas voiture à go mais quand même on grè
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chiez là, vos cuis sont en l’air
On va déchirer vos anus de babière
Parce que ya des gens qui restent dignes dans la galère
Vos mères-cons ! D’ailleurs on va boire gbèlè si vous augmentez prix de bière
Avec ça toi tu chies aussi !
Ba Coulibaly
Vous qui chiez là, chiez seulement !
Dehors, ça tire sur les enfants des gens
Ya pas l’eau, ya pas courant.
Dans galère ya pas papa, ya pas maman
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chier là, continuez de chier !
Vous avez chié jusqu’à on peut pas ramasser
Ya des gens qui dorment sans manger
Kohoko va vous tuer.
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chier là, chiez en même temps deh !
Pays là, tu étais où quant on construisait
Un jour toi aussi tu marchais
Nous on donne pas voiture à go mais quand même on grè
Avec ça toi tu chies aussi !
Vous qui chiez là, vos cuis sont en l’air
On va déchirer vos anus de babière
Parce que ya des gens qui restent dignes dans la galère
Vos mères-cons ! D’ailleurs on va boire gbèlè si vous augmentez prix de bière
Avec ça toi tu chies aussi !
Ba Coulibaly
RODEO URBAIN !
Abobo Gare, Jeudi 14 janvier 2010, 21 h30. Après un bond en avant qui m’aurait octroyé la médaille d’or aux Jeux Olympiques, sans demander mon reste, j’ai enchaîné avec un sprint emprunté à Bolt. Un Gbaka venait de me frôler après d’étranges zigzags. Plus effarouché qu’essoufflé, je réalisai que cet engin déchaîné ouvrait un cortège métallique composé d’autres Gbakas, taxis, « Woro-Woro » et autres voitures. Les passagers étaient assis partout, sauf dans les véhicules. Semblable à une chorale bacchanale, nos chers amis hurlaient tout aussi fort que les klaxons des véhicules qui les transportaient (ou qu’ils transportaient !)
C’était la fin du monde !
Eh non, c’est pas la peine de dramatiser! Je venais juste d’assister à mon premier cortège nuptial à Abobo. Complètement décontenancé de me rendre compte que je ne savais pas tout de cette commune, j’ai réalisé plus tard que j’avais été le seul à être surpris par cette situation. Tout le monde sait que les jeudis soir sont comme ça à Abobo !
Le jeudi est un jour déterminant dans le mariage malinké. On aura le temps d’y revenir. Il faut seulement retenir que c’est en fin de journée ce jour là que le marié reçoit son épouse que sa famille et ses amis se doivent d’accompagner jusqu’à son domicile conjugal. Tout ceci se fait bien entendu dans la liesse et l’allégresse générale.
Lorsqu’ un chauffeur, mécanicien, « syndicat » (gérant de gare de chargement) ou apprenti se marie, c’est toute la communauté roulante qui se met en branle pour soutenir le frère de sang, le « bramôgô ». C’est l’occasion donc de se lâcher, de s’exprimer dans ce qu’on sait faire le mieux. Les chauffeurs au volant et les apprentis aux portières pour une démonstration de ce qu’on appelle ici le « PLAISIR ». Slaloms, tours et demi-tours à 180 ou 360°, passagers accrochés, hurlant et frappant la carrosserie de toute leur âme pour annoncer que « la Gomi du Vié Môgô est callée !» (La femme du grand frère est arrivée !)
Les profanes en expression culturelle vous diront que ce sont des drogués, sauvages et impolis, doublés d’une irresponsabilité meurtrièrement suicidaire. Souriez et ne répondez pas. Vous ne réussirez pas à les convaincre du contraire. Pensez juste aux fameux Cow-boys du Texas. A Abobo, les chevaux ont juste été remplacés par des véhicules. Mais le Rodéo reste le même, pur, libre et intense. C’est l’expression d’une classe d’individus appartenant à un milieu où on gagne sa place à l’œuvre, derrière le volant ou sur la selle.
Si vous trouvez toujours que c’est un comportement inadmissible, souvenez vous de l’arrêt de Alain, notre gardien de But à la CAN 92 au Sénégal et dite moi honnêtement si vous être resté calme, « civilisé » dans votre fauteuil. Non, vous avez certainement couru (sans vos chaussures !) renversé tout sur votre passage, pour échouer dans les bras d’un badaud à vous n’auriez jamais dit bonjour. Vous avez juste exprimé (comme les chauffeurs !) votre personnalité réelle, trop longtemps enfermée dans une ménagerie de rites sociaux de bienséance par soumission à une conventionnelle pression à la conformité.
Ba Coulibaly
C’était la fin du monde !
Eh non, c’est pas la peine de dramatiser! Je venais juste d’assister à mon premier cortège nuptial à Abobo. Complètement décontenancé de me rendre compte que je ne savais pas tout de cette commune, j’ai réalisé plus tard que j’avais été le seul à être surpris par cette situation. Tout le monde sait que les jeudis soir sont comme ça à Abobo !
Le jeudi est un jour déterminant dans le mariage malinké. On aura le temps d’y revenir. Il faut seulement retenir que c’est en fin de journée ce jour là que le marié reçoit son épouse que sa famille et ses amis se doivent d’accompagner jusqu’à son domicile conjugal. Tout ceci se fait bien entendu dans la liesse et l’allégresse générale.
Lorsqu’ un chauffeur, mécanicien, « syndicat » (gérant de gare de chargement) ou apprenti se marie, c’est toute la communauté roulante qui se met en branle pour soutenir le frère de sang, le « bramôgô ». C’est l’occasion donc de se lâcher, de s’exprimer dans ce qu’on sait faire le mieux. Les chauffeurs au volant et les apprentis aux portières pour une démonstration de ce qu’on appelle ici le « PLAISIR ». Slaloms, tours et demi-tours à 180 ou 360°, passagers accrochés, hurlant et frappant la carrosserie de toute leur âme pour annoncer que « la Gomi du Vié Môgô est callée !» (La femme du grand frère est arrivée !)
Les profanes en expression culturelle vous diront que ce sont des drogués, sauvages et impolis, doublés d’une irresponsabilité meurtrièrement suicidaire. Souriez et ne répondez pas. Vous ne réussirez pas à les convaincre du contraire. Pensez juste aux fameux Cow-boys du Texas. A Abobo, les chevaux ont juste été remplacés par des véhicules. Mais le Rodéo reste le même, pur, libre et intense. C’est l’expression d’une classe d’individus appartenant à un milieu où on gagne sa place à l’œuvre, derrière le volant ou sur la selle.
Si vous trouvez toujours que c’est un comportement inadmissible, souvenez vous de l’arrêt de Alain, notre gardien de But à la CAN 92 au Sénégal et dite moi honnêtement si vous être resté calme, « civilisé » dans votre fauteuil. Non, vous avez certainement couru (sans vos chaussures !) renversé tout sur votre passage, pour échouer dans les bras d’un badaud à vous n’auriez jamais dit bonjour. Vous avez juste exprimé (comme les chauffeurs !) votre personnalité réelle, trop longtemps enfermée dans une ménagerie de rites sociaux de bienséance par soumission à une conventionnelle pression à la conformité.
Ba Coulibaly
LE GROS TROU
Abobo, une heure du matin, Novembre 2006. Un battement d’ailes brisa le silence lourd et inquiétant qui pesait sur une nuit à moitié cuite par la chaleur qu’elle dégageait. Un canard venait de prendre son envol. Derrière lui, un homme essoufflé, qui dans un élan de désespoir bondit après l’animal qu’il rattrapa au vol. Vainqueur éphémère d’une folle course, notre athlète, allait mourir dans la minute qui suivait. Le canard s’était envolé parce qu’il avait atteint le bord d’un précipice. Son poursuivant, Alasco, ne le savait pas. Il ne connaissait pas le quartier. Il avait accompli de façon majestueuse son dernier vol de poulet par un magnifique vol plané, le rebond parfait au basket-ball. Alasco venait d’accomplir son dernier « pécosse » au dessus de plus de vingt mètres de vide pour finir par confirmer la théorie de la gravité.
Les légendes entourant le gros trou foisonnent, allant des plus farfelues aux plus fantaisistes. Celle qu’il vaudrait mieux pour notre réputation à tous de retenir ici voudrait que cette fosse qui s’étend d’Abobo Plaque jusqu’au zoo d’Abidjan fut autrefois remplie d’eau. Le Gros trou serait donc le vestige d’un grand lac, qui s’il existait toujours serait certainement le plus grand et le plus profond de toute la Région des Lagunes.
Avouons toutefois que très peu d’Abobolais se soucient de savoir quelles sont les origines de leur Gros Trou. L’essentiel pour eux c’est qu’ils puissent continuer à y jeter leurs ordures ménagères, à y déféquer ou à y balancer au passage un voleur qui aurait eu la malchance de se faire prendre.
Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti juste après le vertige à ma première balade vers le Gros Trou. On gagnerait tant à y créer des circuits de randonnée et des sites de pic niques. Qui sais, peut être y découvrirons nous des choses intéressantes.
Ba Coulibaly, l'Abobolais
Les légendes entourant le gros trou foisonnent, allant des plus farfelues aux plus fantaisistes. Celle qu’il vaudrait mieux pour notre réputation à tous de retenir ici voudrait que cette fosse qui s’étend d’Abobo Plaque jusqu’au zoo d’Abidjan fut autrefois remplie d’eau. Le Gros trou serait donc le vestige d’un grand lac, qui s’il existait toujours serait certainement le plus grand et le plus profond de toute la Région des Lagunes.
Avouons toutefois que très peu d’Abobolais se soucient de savoir quelles sont les origines de leur Gros Trou. L’essentiel pour eux c’est qu’ils puissent continuer à y jeter leurs ordures ménagères, à y déféquer ou à y balancer au passage un voleur qui aurait eu la malchance de se faire prendre.
Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti juste après le vertige à ma première balade vers le Gros Trou. On gagnerait tant à y créer des circuits de randonnée et des sites de pic niques. Qui sais, peut être y découvrirons nous des choses intéressantes.
Ba Coulibaly, l'Abobolais
mardi 29 décembre 2009
LE NOUCHI
Le « NOUCHI » brise les barrières linguistiques en Côte d’Ivoire.
Si vous visitez Abidjan, vous aurez certainement l’occasion d’entendre des gens parler le « NOUCHI ». Fruit de l’imagination et de la créativité de la jeunesse ivoirienne, le « NOUCHI » a été créé pour briser les barrières linguistiques entre des personnes issues des 60 groupes ethniques du pays. Ce langage, considéré comme étant l’argot de Côte d’Ivoire, tire ses origines des rues d’Abidjan. Le mot « NOUCHI » a été créé vers les années 1980, dans les salles de cinéma où les jeunes élèves, commerçants, manœuvres ou chauffeurs se retrouvaient lors des projections quotidiennes de films western. « NOU », en malinké, signifie « le nez », tandis que « CHI » veut dire poil. Cela donne en un mot, « poil de nez » donc « moustache » pour designer le méchant, à qui tout le monde voulait ressembler. Un « NOUCHI », c’est un homme fort, craint de tous et qui n’a peur de rien ni de personne.
Le « NOUCHI » est assez simple à apprendre. Fortement basé sur le français, il utilise des mots anglais et espagnols, insérés par les élèves, avec des mots issus de presque toutes les ethnies parlées en Côte d’Ivoire. On doit cependant noter une forte dominance du Malinké et du Baoulé, ethnies les plus utilisées sur les marchés et les places populaires. A la faveur de la Saint Valentin, un jeune ivoirien pourrait déclarer sa flamme en disant : « Tu m’enjailles ! » (Je t’aime ou Tu me plais). Le verbe « Enjailler » vient du verbe anglais « To enjoy ». Quand vous voulez dire à quelqu’un qu’il ne connaît rien, vous le traiterez de « Gaou ». Cet adjectif, très employé à Abidjan, vient de l’espagnol « Gaucho » qui veut dire « paysan ». Magic Systeme nous cite à ce propos un proverbe maintenant célèbre dans le monde entier : premier gaou n’est pas gaou ! On dira « YA FOHI ! » pour dire « pas de problème » ou « tout va bien ». « FOHI » en Malinké signifie « rien ». Il n’y a rien, il n’y a pas de problème. Donc YA FOHI !
Le « NOUCHI » a aussi la particularité de varier selon les milieux et d’evoluer très vite, en s’inspirant de l’actualité. On se souvient du coup de tête de Zidane à Materazzi lors de la finale du mondial de Football. Aujourd’hui à Abidjan, on peut dire « un Zidane » pour exprimer le coup de tête et le verbe « Materazzi » pour dire « provoquer » : Mon frère de sang (ami) a zidane le gaou qui a materazzi sa petini go (petite amie).
Bien que combattu par certaines personnes qui l’assimilent au banditisme, à la drogue et à la délinquance, le « NOUCHI » est devenu aujourd’hui une langue, une façon de vivre qui identifie le jeune vivant en Côte d’Ivoire. Venez donc faire un tour dans les rues chaudes d’Adjamé, de Treichville et d’Abobo*. Vous pourriez y exercer votre « NOUCHI » avant d’aller vous « enjailler » dans les maquis de Yopougon. YA FOHI !
*Adjamé, Treichville, Abobo, Yopougon sont des communes de la ville d’Abidjan
Si vous visitez Abidjan, vous aurez certainement l’occasion d’entendre des gens parler le « NOUCHI ». Fruit de l’imagination et de la créativité de la jeunesse ivoirienne, le « NOUCHI » a été créé pour briser les barrières linguistiques entre des personnes issues des 60 groupes ethniques du pays. Ce langage, considéré comme étant l’argot de Côte d’Ivoire, tire ses origines des rues d’Abidjan. Le mot « NOUCHI » a été créé vers les années 1980, dans les salles de cinéma où les jeunes élèves, commerçants, manœuvres ou chauffeurs se retrouvaient lors des projections quotidiennes de films western. « NOU », en malinké, signifie « le nez », tandis que « CHI » veut dire poil. Cela donne en un mot, « poil de nez » donc « moustache » pour designer le méchant, à qui tout le monde voulait ressembler. Un « NOUCHI », c’est un homme fort, craint de tous et qui n’a peur de rien ni de personne.
Le « NOUCHI » est assez simple à apprendre. Fortement basé sur le français, il utilise des mots anglais et espagnols, insérés par les élèves, avec des mots issus de presque toutes les ethnies parlées en Côte d’Ivoire. On doit cependant noter une forte dominance du Malinké et du Baoulé, ethnies les plus utilisées sur les marchés et les places populaires. A la faveur de la Saint Valentin, un jeune ivoirien pourrait déclarer sa flamme en disant : « Tu m’enjailles ! » (Je t’aime ou Tu me plais). Le verbe « Enjailler » vient du verbe anglais « To enjoy ». Quand vous voulez dire à quelqu’un qu’il ne connaît rien, vous le traiterez de « Gaou ». Cet adjectif, très employé à Abidjan, vient de l’espagnol « Gaucho » qui veut dire « paysan ». Magic Systeme nous cite à ce propos un proverbe maintenant célèbre dans le monde entier : premier gaou n’est pas gaou ! On dira « YA FOHI ! » pour dire « pas de problème » ou « tout va bien ». « FOHI » en Malinké signifie « rien ». Il n’y a rien, il n’y a pas de problème. Donc YA FOHI !
Le « NOUCHI » a aussi la particularité de varier selon les milieux et d’evoluer très vite, en s’inspirant de l’actualité. On se souvient du coup de tête de Zidane à Materazzi lors de la finale du mondial de Football. Aujourd’hui à Abidjan, on peut dire « un Zidane » pour exprimer le coup de tête et le verbe « Materazzi » pour dire « provoquer » : Mon frère de sang (ami) a zidane le gaou qui a materazzi sa petini go (petite amie).
Bien que combattu par certaines personnes qui l’assimilent au banditisme, à la drogue et à la délinquance, le « NOUCHI » est devenu aujourd’hui une langue, une façon de vivre qui identifie le jeune vivant en Côte d’Ivoire. Venez donc faire un tour dans les rues chaudes d’Adjamé, de Treichville et d’Abobo*. Vous pourriez y exercer votre « NOUCHI » avant d’aller vous « enjailler » dans les maquis de Yopougon. YA FOHI !
*Adjamé, Treichville, Abobo, Yopougon sont des communes de la ville d’Abidjan
This article is about « NOUCHI », a language created and spoken by the Ivorian youth. Born in movie theatres in Abidjan in the 80s, it mixes French, English, Spanish and local languages to create complex and communicative sentences. “NOUCHI”, as most languages, evolves and varies from an environment to another with different accents and vocabulary words. Although fought by some people, it became a full language and even a lifestyle in Côte d’Ivoire. Next time you come to Abidjan, bring a copybook and get ready to learn “NOUCHI”. YA FOHI!
Ba Coulibaly, Côte d’Ivoire
samedi 24 octobre 2009
LE SECRET DU ROND POINT D’ABOBO-GARE
Si vous êtes passé au moins une fois par le rond-point en face de la mairie d’Abobo entre six heures et midi, alors vous faites parti de ceux qui se demandent ce que font tous ces hommes debout au bord de l’autoroute.
Je me suis aussi inquiété la première fois que j’ai eu affaire à cette foule à la fois douteuse et « bizarre ». Apres à peu près une vingtaine d’années de vie à Port-Bouët, ma famille aménageait à Abobo. Abobo ! Commune qui à l’unanimité joui de la plus grande appréhension à Abidjan. La mienne (l’appréhension, bien sur !) a atteint son paroxysme quand j’ai croisé le regard mon ami, qui l’iris démesurément dilaté venait d’appendre la nouvelle du déménagement : « Mon Dieu ! Tu vas vivre à Abobo LA GUERRE !?! ».
Je ne vous laisse donc pas imaginer ce que j’ai ressenti quand j’ai vu ces hommes (avec quelque femmes nettement mais tout juste moins effrayantes) tous (…enfin, presque) avec des cigarettes dans la bouche, regroupés sur toute l’étendue du rond-point sous un soleil de plomb. Ils avaient tous en commun cet air patibulaire qui vous fait vérifier si vous avez toujours votre téléphone portable et votre portefeuille (vote bédou !!!).
Eh bien, il m’a fallut vivre un an ou deux à Abobo pour comprendre (plutôt croire, car je le savais déjà après un mois) que c’était des chauffeurs et apprentis des fameux « GBAKAS » qui se relayaient à cet endroit. Ce rond-point est donc une sorte de check-point où vous apercevrez, si vous arrivez à vaincre votre peur et vos préjugés, des apprentis courir et rattraper une portière en pleine course. Magnifique !
La prochaine fois que vous passerez par là, vérifiez bien que vous n’avez pas de monnaie à retirer avec l’apprenti de votre Gbaka, car ils n’ont ou ne se donne pas (de façon préméditée) le temps de faire les comptes avec celui qui les remplace ! Le nouveau pourrait vous dire (à votre détriment bien sur) quelque chose du genre « Mon vié, faut damer, il a fraya avec ton jeton ! Il a mis dans ta gorge ! ».
Ba Coulibaly, l’Abobolais.
Je me suis aussi inquiété la première fois que j’ai eu affaire à cette foule à la fois douteuse et « bizarre ». Apres à peu près une vingtaine d’années de vie à Port-Bouët, ma famille aménageait à Abobo. Abobo ! Commune qui à l’unanimité joui de la plus grande appréhension à Abidjan. La mienne (l’appréhension, bien sur !) a atteint son paroxysme quand j’ai croisé le regard mon ami, qui l’iris démesurément dilaté venait d’appendre la nouvelle du déménagement : « Mon Dieu ! Tu vas vivre à Abobo LA GUERRE !?! ».
Je ne vous laisse donc pas imaginer ce que j’ai ressenti quand j’ai vu ces hommes (avec quelque femmes nettement mais tout juste moins effrayantes) tous (…enfin, presque) avec des cigarettes dans la bouche, regroupés sur toute l’étendue du rond-point sous un soleil de plomb. Ils avaient tous en commun cet air patibulaire qui vous fait vérifier si vous avez toujours votre téléphone portable et votre portefeuille (vote bédou !!!).
Eh bien, il m’a fallut vivre un an ou deux à Abobo pour comprendre (plutôt croire, car je le savais déjà après un mois) que c’était des chauffeurs et apprentis des fameux « GBAKAS » qui se relayaient à cet endroit. Ce rond-point est donc une sorte de check-point où vous apercevrez, si vous arrivez à vaincre votre peur et vos préjugés, des apprentis courir et rattraper une portière en pleine course. Magnifique !
La prochaine fois que vous passerez par là, vérifiez bien que vous n’avez pas de monnaie à retirer avec l’apprenti de votre Gbaka, car ils n’ont ou ne se donne pas (de façon préméditée) le temps de faire les comptes avec celui qui les remplace ! Le nouveau pourrait vous dire (à votre détriment bien sur) quelque chose du genre « Mon vié, faut damer, il a fraya avec ton jeton ! Il a mis dans ta gorge ! ».
Ba Coulibaly, l’Abobolais.
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